THEMES

lundi 31 octobre 2016

Jordanie : berceau des civilisations



De la vallée luxuriante du Jourdain au désert du Wadi Rum, des rives de la mer Morte à celles de la mer Rouge, la Jordanie recèle des paysages exceptionnels. C'est aussi le berceau de plusieurs civilisations qui ont laissé sur son territoire de précieux vestiges que nous allons découvrir en traversant le royaume Hachémite du Nord au Sud. Carnet de route de deux collègues qui ont déserté leur bureau pour partir quelques jours sur les traces de Lawrence d'Arabie en octobre 2016,c’est donc exceptionnellement à 4 mains que nous publions cet article !

Jusque dans les années 2010, le pays vivait essentiellement du tourisme. Sa fréquentation a fortement chuté ces dernières années du fait de sa situation géographique (la Syrie au Nord, Israël à l’Ouest et l’Irak à l’Est). Le climat d’insécurité potentielle a fait reculer le tourisme de masse. Si les conséquences sont lourdes pour l’économie locale, la faible affluence de voyageurs permet en contrepartie de découvrir sereinement des sites incontournables autrefois bondés, surtout en haute saison. 
Pour faciliter les questions logistiques, après avoir conçu notre itinéraire, nous avons réservé une voiture avec chauffeur, à qui on a laissé le soin de réserver les hôtels adéquats en fonction des étapes que l’on avait définies. Nous ferons une boucle classique Nord-Sud sur un réseau routier plutôt bon malgré de nombreux dos d’âne et de fréquents contrôles de police.

Dimanche 15/10/16


Embarquement à bord du vol Air France en Direction d’Amman. 4h30 plus tard, la nuit est déjà tombée quand nous survolons la Syrie et Israël avant d’atterrir en Jordanie. A noter que pendant la traversée de ces espaces aériens le déplacement des voyageurs dans la cabine est interdit par les autorités locales. Une fois les formalités accomplies (visa d’entrée notamment), nous rencontrons notre chauffeur qui nous conduit à Madaba, à 45 min au Sud d’Amman. C’est avec son patron que l’on finalise les détails de notre parcours autour des mets libanais du restaurant « Ayar », à quelques pas de l’hôtel « Dalilah » où l’on passera 2 nuits. Musique arabe et vapeurs des chichas, le voyage commence !

Lundi 16/10/16 : la Jordanie Omeyyade

Journée consacrée à la découverte des châteaux du désert à l’Est d’Amman. La route traverse une immense plaine désertique de basalte (pierre volcanique noire) qui s’étend jusqu’à l’Arabie Saoudite. Seuls des nuages de poussières tourbillonnants semblent venir troubler le vide de ce paysage écrasé sous le soleil, quand soudain surgissent par endroit d’anciens qsars. Ces caravansérails ou forteresses omeyyades n’étaient probablement pas des places défensives mais plutôt les résidences secondaires des califs de Damas (lieux de villégiature, pavillons de chasse,  points de rencontre avec les tribus bédouines,….).

Première halte de notre « caravane » au Qsar al-Kharana édifié entre 661 et 684, probablement sur l’emplacement d’un édifice romain ou byzantin. 


Ce château imposant à la vue dégagée, est construit sur 2 niveaux.


Le 2ème étage abrite une mosquée et des sculptures en stuck.


On reprend la route jusqu’au Qsar Amra qui abrite derrière ses murs un véritable trésor. Très atypique de par sa forme et ses fresques, il est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité depuis 1985. 




Exceptionnellement bien préservé, le qsar comporte une salle d'audience et un hammam décorés de peintures murales figuratives qui reflètent l'art profane de l'époque. 








Unique par son architecture islamique de l'époque omeyyade, ses peintures murales montrent les influences de thèmes païens classiques : des portraits et des scènes de chasse de style byzantin, des descriptions d'animaux et d'oiseaux, des représentations féminines, souvent dénudées accompagnées d'inscriptions en grec et en arabe. 



L’homme à différentes étapes de sa vie parfois décrit comme l’image du Christ.





La peinture du zodiaque sous la voûte du caldarium (salle du bain chaud) est l'une des plus anciennes représentations connues d'une carte du ciel subsistant sur un dôme.

Pause déjeuner au cours de laquelle nous dégustons un plat traditionnel jordanien et commun aux pays du Moyen-Orient « le Makluba » signifiant « sens dessus dessous », à base de riz et de poulet. Contrairement aux apparences, c’est un plat fin et goûteux. Café aromatisé à la cardamone pour les amateurs ! 

Dernière étape au Qsar Al-Azraq. Ce château a été construit par les Romains au cœur d’une oasis millénaire d’une superficie plus grande que celle du Liban mais qui a été asséchée pour satisfaire les besoins en eau d’Amman et d’Irbid. Exclusivement constitué en basalte noir, le qsar était à son origine construit sur 3 niveaux mais a été en grande partie détruit lors du tremblement de terre de 1927. 



Il servit de base militaire sous la dynastie des Omeyyades. On peut encore y distinguer les magasins, les cuisines et les écuries. 


Au centre de la fortification se trouve une mosquée.



Les portes d’entrée sont monumentales (1 tonne chacune). Ce château servit de quartier général en 1917 à Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, qui œuvra pour l’indépendance arabe. 



Retour à Madaba pour une petite balade en ville en fin de journée. Tombé sous le charme ravageur de deux filles en goguette, un brave commerçant nous ouvre les grilles du « Burnt Palace » normalement fermé à cette heure. Dans ce parc archéologique situé au cœur de la ville, nous pouvons admirer des mosaïques (spécialité de la région de Madaba), la voie romaine en très bonne état de conservation et l’église de la Vierge Marie construite sur les ruines du temple romain.



L’arbre de vie est le symbole (biblique) le plus représenté et est caractéristique de la région. Le parc est adossé à l’école de mosaïque par laquelle nous passons pour sortir. La ville de Madaba est le symbole d’une vie harmonieuse possible entre différentes communautés religieuses. A la nuit tombée, le minaret et le clocher s’illuminent à quelques mètres de distance. Quand le chant du muezzin s’élève, les cloches ne tarderont pas à retentir.


Mardi 17/10/2016 : la Jordanie Biblique

Un copieux petit déjeuner n’attend que nous ce matin ! Mention spéciale pour "l'halawa" à base de pâte de sésame et de pistache. 


Madaba est une ville bédouine récemment construite sur les ruines de la cité biblique Medeba. Elle abrite une des plus fortes communautés chrétiennes du pays et plusieurs églises. La plus attractive est l’église grecque orthodoxe Saint Georges.


L'église est connue pour sa mosaïque byzantine monumentale du VIè Siècle (révélée en 1884), représentant la carte de la Palestine. Cette œuvre a permis de localiser les principaux sites bibliques. On y distingue très nettement le Jourdain, Jéricho, Jérusalem, Bethléem… 


Nous partons de Madaba pour rejoindre le Mont Nebo à travers un paysage est aride malgré quelques parcelles vertes, synonymes d’eau et de culture. Arrêt dans un centre d’insertion des femmes par le travail initié par la Fondation Jordan River. On s'y ravitaille en produits de la mer Morte ! 


Bien que le Royaume de Jordanie soit un pays jeune, né en 1950, son histoire remonte à la nuit des temps. Le pays abrite notamment de nombreux sites bibliques qui sont autant de référence pour les 3 religions monothéistes. 

Du haut du Mont Nébo, culminant à 817 m, on embrasse du regard les hauteurs de Jérusalem, d’Amman, la mer Morte, Jéricho et les rives du Jourdain. Selon l’Ancien Testament, c’est ici que Moïse contempla la Terre Promise sans jamais pouvoir y accéder avant de mourir.


Au IVème siècle, un sanctuaire chrétien primitif est construit sur le sommet occidental du mont Nébo, réputé abriter le mausolée de Moïse mais dont on ne connaît pas l'endroit exact de la sépulture. Une chapelle baptismale est ajoutée en 530. Le sanctuaire est modifié et restructuré en plan basilical aux VIème-VIIème siècle.


Récemment restaurée et réouverte au public en 2016, la basilique abrite d’imposantes mosaïques caractéristiques de la région, la principale représente sur quatre registres des scènes de chasse et pastorale.


Sur le parvis, une sculpture représentant un serpent enroulé autour d’une croix symbolise le serpent d'airain, que Moïse emmena dans le désert pour sauver les pêcheurs, et la croix sur laquelle Jésus fut crucifié. 

Le Musée rassemble des éléments archéologiques trouvés sur les lieux et permet de compléter la visite. Lieu de pèlerinage, le site est aujourd’hui entretenu par des religieux franciscains et des bédouins jordaniens. Quelques jolis symboles d’une harmonie possible entre les religions.


Descente sur une route en lacets vers Béthanie-au-delà-du-Jourdain, lieu du baptême du Christ inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO. Une navette permet de circuler entre les différents points d’intérêt du site. Son authenticité repose surtout sur les vestiges archéologiques mis à jour lors des dernières décennies ; les vestiges d’au moins 9 églises et chapelles, de plusieurs monastères, des piscines baptismales, des bassins et des aménagements hydrauliques, datant des époques romaine et byzantine, ont été si abondants qu’ils ont conduit à la reconnaissance officielle de ce lieu comme étant celui du baptême de Jésus par son cousin Jean Baptiste. 


Un sentier suivant les méandres du Jourdain à travers une végétation broussailleuse et sauvage caractéristique de la vallée du Zor. Plusieurs arrêts ombragés et fleuris permettent de profiter de la sérénité du lieu. Le cours du Jourdain s’étant modifié au fil des siècles, le lieu exact du baptême de Jésus est désormais à l’écart du fleuve actuel  un bassin baptismal cruciforme où subsiste un peu d’eau


Et une construction en bois, qui abrite les restes d’une basilique (premières pierres et mosaïques) datant de l’époque byzantine, marquent le lieu de baptême originel. 


Le chemin nous conduit ensuite vers une basilique orthodoxe grecque.


Les bords actuels du Jourdain, frontière naturelle entre Israël et la Jordanie délimitée par une simple corde au milieu du cours d’eau. Depuis les pontons, il est possible descendre s’immerger dans l’eau sacrée, y recevoir une bénédiction ou s’y faire baptiser. 


L’atmosphère est joyeuse et sereine, ponctuée par les rires de fidèles russes et les applaudissements venus de l’autre rive où flotte le drapeau d’un pays qui nous renvoie à d’autres images… 


Une cuve baptismale permet de repartir avec sa bouteille d’eau filtrée du Jourdain. Déjeuner de poissons (apparemment du type de ceux multipliés par Jésus) au restaurant Bethany. 

Nous empruntons ensuite la sublime route panoramique qui longe la mer morte. Vue sur Jericho. Arrêt au Wadi Mujib pour y contempler la vue sur le canyon situé 400m en dessous du niveau de la mer. Possibilités de treks assez sportifs dans la réserve naturelle (location de matériel à l’accueil du site).


Les collines qui surplombent la route de la mer morte abritent la représentation naturelle de la fuite de Loth et de sa famille. Selon la Genèse, la femme de Loth aurait été transformée en statue de sel pour ne pas avoir obéi aux anges qui l’exhortaient à fuir la destruction de Sodome et Gomorrhe sans se retourner… sa curiosité aura été punie. La colonne visible sur la colline serait donc la femme de Loth. Quand à Loth et ses 2 filles, ils se seraient réfugiés dans une grotte non loin de là. 


De beaux panoramas sur la mer Morte s’offrent à nous. Des concrétions salines affleurent à la surface des bords du lac dont l’eau a une couleur cristalline d’un bleu profond…

Sur le territoire désormais asséché duquel la mer s’est retirée, des vagues arides et meubles se dessinent. 


Nous quittons la route principale pour entrer dans une zone très aride de montagnes de gré noir où la roche très friable donne un aspect lunaire au paysage. Loin de tout, on croise dans la poussière des troupeaux de dromadaires... 


Mais surtout de beaux sourires d’enfants. 


Ravis de se voir à l'écran !


Le soleil se couche sur la plaine israélienne, les lumières des villes s’illuminent à l’horizon. 


La nuit est tombée quand nous traversons le village de Wadi Musa où ont été relogés les bédouins de Pétra. Nous allons passer 3 nuits au « Petra Palace » situé à quelques pas du fameux site. 

Mercredi 18/10/2016 : la Jordanie millénaire - Pétra


Inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité depuis 1985, Pétra fut redécouverte en 1812 par un jeune explorateur suisse, Johann Ludwig Burckhardt. Dans le contexte politique et religieux de l’époque, il avait dû se faire passer pour un pèlerin se rendant sur le tombeau du prophète Aaron situé à proximité, pour approcher les vestiges. 

Après un petit ravitaillement en prévision du pique-nique de midi (houmous, galettes de pain, fromages, dattes, gâteaux,…), nous partons à notre tour à la découverte de la cité millénaire. 



Khalid, un guide francophone va nous accompagner pendant trois heures pour nous éclairer sur l’histoire de cet incroyable site classé parmi les 7 nouvelles merveilles du monde moderne. Habité depuis la Préhistoire, Pétra est une superposition d’époques et de civilisations. Mais c’est aux Nabatéens que l’on doit les célèbres sculptures à même la roche de gré rouge. Ces caravaniers venus d’Arabie ont taillé dans les falaises rocheuses habitations, temples et tombeaux, où se mêlent des influences orientales et hellénistiques. Ils avaient fait de Pétra la capitale de leur royaume (de 400 av. JC à 106 av. JC). 

Pétra viendrait du latin « Petrus » qui signifie « pierre » ou du grec « rocher ». En langue sémitique, elle se nommait « Reqem ou Raqmu », c’est à dire « la bariolée » (on comprendra pourquoi en découvrant les étonnants dégradés de couleurs de la roche). La voie d’accès principale au site est une gorge profonde et sinueuse que l’érosion de l’eau a façonné : le Siq


Long de 1,5km on peut y voir le système d’irrigation et de récupération des eaux, des pierres sculptées par l’érosion… 


Ce défilé mène à la plus connue des constructions de Pétra taillée dans le gré : « le Khasneh », signifiant « Le Trésor ». Entre les parois rocheuses, il se dévoile soudain… grandiose. 



Site funéraire haut de 40 mètres, on y distingue 2 étages, une galerie de colonnes avec deux chambres latérales, un chapiteau corinthien et une rotonde couronnée d’une urne censée, selon la légende, contenir le trésor d’un Pharaon… Trésor très convoité vu les impacts de balles sur ce qui n’est en fait qu’une sculpture pleine et non creuse : au grand désespoir de certains l’urne est impossible à percer !


Nous poursuivons par la « rue des façades » qui abrite de nombreux tombeaux. 


En se faufilant dans les cavités nichés dans la roche c’est une véritable palette d’artiste que l’on découvre. 



Le théâtre romain également creusé à même le gré (pierre très friable) au 1er Siècle, pouvait accueillir plusieurs milliers de personnes. 


En prenant un peu de hauteur...


Nous descendons ensuite le « Cardo » ou « rue à colonnades », principale allée pavée datant de l’époque romaine. De part et d’autre de cette voie principale, on peut admirer le Grand Temple, le Temple du Lion ailé ainsi que les vestiges de la fontaine publique ornée de son pistachier. 


Passé la Porte de Temenos, on découvre le Qsar el Bint, seul bâtiment à avoir été construit par les Nabatéens.


Après le départ de Khalid, pause déjeuner face au wadi, puis nous attaquons la montée des 80 marches qui conduisent jusqu’au Monastère : le « Deir ». Heureusement l’après-midi, l’interminable escalier est à l’ombre et son ascension nous offre des vues plongeantes sur la cité et ses couleurs changeantes. 


Au sommet, le monastère surgit enfin. Sa dénomination atteste de la présence de moines chrétiens à Pétra. Il s’agit du plus vaste monument découvert sur le site. Cet édifice n’est pas un tombeau mais un temple et un lieu de pèlerinage. 


Un bédouin agile et pied nu s’amuse à l’escalader et fini sur l’urne à plus de 45 mètres du sol en jouant de la flûte. Mon imitation personnelle... moins téméraire !

Un dernier petit effort pour grimper sur deux promontoires rocheux depuis lesquels la vue sur la région est à couper le souffle. 



La descente est assez éprouvante pour les mollets mais le spectacle de la lumière rasante du soleil sur les tombes nabatéennes n’a pas de prix. 


Retour par le Siq jusqu’à l’hôtel pour un repos malgré tout bien mérité !


Jeudi 19/10/2016 : la Jordanie millénaire - Pétra 

Deuxième journée de visite de Pétra. Un policier zélé refuse de nous laisser entamer la traversée du Wadi Al-Muthlm et de son tunnel qu’il juge trop « dangerous » pour deux gazelles esseulées ! On emprunte donc le Siq jusqu’aux escaliers conduisant au « Haut-lieu du sacrifice ». On croise sur le chemin... (cherchez l'anachronisme !!!)



La montée se fait bien sentir après les efforts de la veille, mais permet de nouveau de jolis points de vue ! 


Au sommet un chemin permet d’accéder à un plateau où la vue sur la partie Nord de Pétra est splendide. 


Nous essayons de trouver l’itinéraire conduisant à une vue plongeante sur le « Khazneh »… en vain ! Cela restera un mystère pour nous. On revient donc sur nos pas pour voir les obélisques,



... et le fameux "Haut-lieu du sacrifice" : le "Jabal Madhbah", dont la vocation est exclusivement cultuelle. 



De ce promontoire, nous dominons la ville basse et avons ainsi un panorama sur tous les édifices (tombes royales, cardo, théâtre...). 



Nous poursuivons une randonnée d’environ 4 heures en suivant le Wadi Farasa, une étroite vallée que les nabatéens ont exploitée pour canaliser l’eau. 


On y découvre des inscriptions ancestrales et la "Fontaine du Lion", sculptée dans la paroi rocheuse et mesurant 4,5m de long.


Des escaliers étroits taillés dans la roche conduisent à différentes tombes : le "Temple du Jardin"


Deux colonnes gardent l'entrée du monument



Le "Triclinium coloré", avec ses niches et colonnes est la seule chambre funéraire de Pétra présentant des décorations sculptées à l'intérieur de la pièce, auparavant recouverte de stuc. En tombant, ce dernier a révélé les couleurs originelles de la roche. 


En face se trouve la "Tombe du soldat romain"



puis la "Tombe de la Renaissance" et le chemin s’achève par une colonne esseulée et nous ramène au Qsar el Bint.


Après notre petit pique-nique, découverte de l’Église Byzantine et de ses mosaïques préservées. 


A côté, se trouve une chapelle détruite dont il ne reste que 4 colonnes de granite bleu provenant sûrement d’Egypte. 


D'ici la vue sur le "Grand Temple" est optimale


Un petit pont « very strong » comme nous le garanti un bédouin permet de traverser au-dessus d’un wadi à sec pour accéder aux impressionnantes tombes royales au pied de la falaise d’El khubtha.




La "Tombe palais" (ou tombeau à étage), sa façade est la plus vaste de Pétra et rappelle celle des palais baroque. A sa droite, le "Tombeau Corinthien", qui, malgré l'érosion présente de fortes ressemblances avec le Khazneh.


Le "Tombeau de Soie" est le plus beau avec sa façade érodée et marbrée de blanc, gris, violet, ocre, jaune… au soleil couchant. 



Le "tombeau à l’Urne" qui devint une église à l'époque byzantine sans doute en raison de sa position centrale sur le site et grâce à son immense cour qui aurait servi d'atrium. Le tombeau principal fut ainsi transformé en cathédrale tripartite au Vème siècle.

C’est sur ces notes magiques que nous quittons le site qui recèle encore tant de mystères… Les différentes campagnes de fouilles n’ont révélé qu’une infime partie des trésors de Pétra. La plus récente découverte remonte à 2016 ; une structure, dont on ne connaît pas encore la vocation, de plus de 2000m² a été découverte grâce à des images de satellites et de drones. Quelques emplettes, petite trempette dans la piscine très fraîche de l’hôtel et dîner comme les autres soirs au buffet plutôt copieux du Petra Palace. 



Vendredi 20/10/2016 : la Jordanie sauvage - le désert du Wadi Rum 

Nous quittons Petra en direction du Sud pour vivre une belle expérience dans la nature sauvage du Wadi Rum, à la lisière de la frontière saoudienne. Notre chauffeur nous dépose aux portes du désert où des bédouins nous attendent pour nous faire découvrir le site où ils vivaient autrefois. Depuis ces dernières décennies, pour des raisons économiques et pour davantage de confort, les familles se sont déplacées dans les villages et il ne reste plus que quelques tentes traditionnelles dans le désert. Le début de notre immersion dans cette immensité ocre se déroule à dos de dromadaire ! 


Pour se protéger du soleil nous avons adopté le keffieh à damier local. Simple accessoire, ce tissu en coton protégeait les bédouins des grosses chaleurs et des tempêtes de sable. Puis au cours du XX° siècle, le keffieh est devenu un symbole d’opposition puis d’union politique (le plus célèbre étant le keffieh noir et blanc de Yasser Arafat). Le keffieh jordanien est lui blanc et rouge, à l’instar de celui arboré par la garde bédouine que nous croiserons plus tard. 


Qu’il est agréable de pénétrer dans ce paysage au pas lent et silencieux des caravanes… On progresse le long d’impressionnantes parois rocheuses déchiquetées par l’érosion. 


Nos camélidés nous déposent au bout d’une petite heure à la « source de Lawrence » où ils peuvent s’abreuver dans un bassin. La source est située plus en hauteur près de figuiers sauvages. 


Nous troquons nos montures contre un 4X4 pour rejoindre une des plus grandes dunes de sable des environs adossée à une formation rocheuse. 



Au sommet la vue est spectaculaire. Les couleurs du sable et de la roche vont de l’ocre au jaune selon les endroits. La couleur rouge est due à la présence de l’oxyde de fer. Des petits buissons ainsi que des arbres attestent de la présence de l’eau en dessous. En effet, une ressource en eaux fossiles, l’aquifère de Disi, s’étend sous le désert et bien au-delà de la frontière avec l’Arabie Saoudite. 



Arrêt suivant au Canyon de Khazali, une profonde et étroite fissure dans la montagne...


 ... qui abrite des pétroglyphes et inscriptions datant des ères nabatéenne et thamudique. 

L’arche « Little bridge », pont de pierre qui offre une vue à 180° degrés sur les principales montagnes alentours (Jabal Rum, Jabal Um Ishrin et Jabal Khazali). 



A flan de montagne, les ruines de la maison de Lawrence d’Arabie où il se serait abrité pendant la Première Guerre Mondiale. 



Au loin on distingue le « Burdah rock bridge » qui s’élève à 35 mètres, considéré comme l’un des plus hauts pont de pierre du monde (un chemin bédouin permet d’y accéder en moins de 2 heures). 


L’arche « Um Fruth rock bridge», pont de pierre haut de 15 mètres qu’il est également possible d’escalader ! 



En fin d’après-midi, après avoir croisé un étrange rocher nous arrivons au campement. 


Accueil traditionnel avec du thé bédouin…. 


Les tentes où nous passeront la nuit abritent deux lits et une table de nuit. Seuls les sanitaires disposent d’électricité fonctionnant à l’énergie solaire. 


Nous montons au sommet de la montagne voisine pour admirer le coucher du soleil. 


Le bruit du silence, la douceur de la température et des paysages…. Magique. 


Quand le soleil disparaît, la fraîcheur tombe. Il est temps d’aller déguster les plats préparés par nos hôtes bédouins. La viande est cuite à l’étouffé dans un « four » creusé dans le sol et recouvert de sable…. Cette technique, le « Zarb » rend les aliments particulièrement moelleux. 



Après le partage du repas avec un groupe d’une dizaine de touristes de toutes nationalités, nous finissons la soirée auprès d’un feu autour duquel tournent thé et narguilé, au son de musiques traditionnelles. 

 Samedi 21/10/2018 : la Jordanie maritime - la mer Rouge 

Le lever du soleil sur les montagnes qui surplombent le Wadi Rum est splendide. 


Après le petit-déjeuner il est déjà temps de quitter le désert pour poursuivre notre route jusqu’aux eaux de la mer Rouge où baigne la ville d’Aqaba. Sur le trajet, on croise la ligne de chemin de fer.



Aqaba est la seule ville portuaire de Jordanie et fait face à la ville côtière israélienne d’Eilat. Station balnéaire qui attire les plongeurs et les touristes en quête de détente sur ses plages ensoleillées, la zone conserve aussi de nombreuses activités industrielles comme des raffineries de pétrole et de sucre. Aqaba est également un important centre administratif au Sud du pays. 


Nous prenons un bateau à fond transparent qui nous fait découvrir différents points de vue sur la ville. On reste dans la zone du port donc les fonds n’ont rien d’extraordinaires mais, petite curiosité locale : on passe au-dessus de l’épave d’un tank coulé ici pour servir de récif artificiel. Une courte distance nous sépare donc des côtes israélienne mais aussi des frontières égyptiennes du Sinaï et de l'Arabie Saoudite. 



Le pilote nous confie les commandes du bateau et s’adonne à quelques accélérations sur les flots pour nous divertir. 




La résidence royale s’élève sur les hauteurs de la ville. 


Le "capitaine" monte le son et on tente de prendre un peu de couleurs pour affronter l'hiver français !


De retour sur la terre ferme, on déambule entre les étals du marché d’où nous rapporterons le fameux thé bédouin et des épices. 


Déjeuner à base de poulet dans un petit resto fréquenté par les locaux. 


Après-midi snorkeling et farniente sur une plage privée. Le site présente davantage d’intérêt que les eaux du port de ce matin mais n’est pas comparable à la richesse sous-marine de certains spots de plongée plus éloignés. Je m’amuse toutefois en palme-masque-tuba à observer et tenter de photographier quelques poissons. 

Magnifique coucher de soleil.


Dîner de poisson à la plage dans un restaurant familial où les femmes apprêtées fument volontiers la chicha. Nuit à l’hôtel… 

Dimanche 22/10/2016 : la Jordanie maritime - la mer Morte

Déjà notre dernier jour en Jordanie, départ d'Aqaba, à la pointe Sud du pays pour remonter jusqu'à la capitale. Nous faisons un petit détour par la citadelle de Kerak. Au XXII° siècle, les croisés ont mis à profit la situation géographique et stratégique de la ville d’Al Karak en construisant un château fort sur un éperon rocheux. 



Le système de défense est quasi imparable : des fortifications construites en suivant la falaise, un fossé de 30 mètres séparant la forteresse de la ville, des kilomètres de galeries permettant des préserver les ressources en cas de siège. Nous découvrons ainsi des immenses cuisines, écuries, des boyaux en sous-sol, des puits…


En traversant la ville où subsiste une ancienne communauté catholique, nous profitons de l’activité et on ressent comme une ambiance à part du reste de la Jordanie, sans savoir vraiment pourquoi. 



Beau panorama depuis la route en lacet qui redescend dans la vallée. 


Nous accédons aux rives de la mer Morte par le Dead Sea Spa Hotel Resort, un beau complexe où nous déjeunons avant d'aller profiter des bienfaits naturels du site. On s'amuse tout d'abord à flotter sans effort à la surface de cette mer de sel qui nous porte aisément et freine même nos mouvements. Inutile de tenter une brasse, impossible de nager ! 


Malgré une température très agréable, le bain doit durer maximum 20 minutes, au-delà la peau n'apprécie guère la forte salinité de l'eau et on ressent vite des démangeaisons. Des transats sont mis à disposition ainsi qu’un tonneau de boue dont on peut s'enduire en espérant que ses vertus sont à la hauteur de nos allures... improbables ! 


Des entreprises étrangères, et notamment française, exploitent les vertus des minéraux de la Mer Morte en vendant des soins cosmétiques allant de la crème hydratante aux sel et boue. Détente devant un panorama sur les côtes israéliennes… 


Ce site exceptionnel est aujourd'hui menacé, le niveau de l’eau, situé au point le plus bas du monde (-420 sous le niveau de la mer) ne cesse de baisser. En cause : l’importante évaporation de l’eau du lac et la surexploitation de sa seule ressource en eau douce, le Jourdain, par les autorités Palestiniennes, Israéliennes et Jordaniennes pour satisfaire leurs besoins touristiques, agricoles et industriels. Un accord pour la réalisation d’un canal d’eau en provenance de la mer Rouge avait été signé en 2005 par les 3 autorités mais la réalisation tarde à venir, espérons qu'il se concrétise rapidement pour préserver ce joyau naturel. 

De retour à Amman, dîner dans un fast-food local et dessert dans une boutique de confiseries/pâtisseries : « Habibah Sweets ». Nous y découvrons une spécialité du Moyen Orient « le Knafeh » (cheveux d’ange, beurre fondu, sucre, fromage et fleur d’oranger) et des pâtisseries à la déco beaucoup plus... contemporaine !



C’est sur cette douceur que se finit notre voyage, direction l'aéroport où nous attend notre vol retour pour Paris. Nous repartons enchantées par la diversité des paysages traversés et enrichies par l'histoire de cette bande de terre où chacun peut puiser une partie de ses racines culturelles ou religieuses.



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