THEMES

vendredi 10 septembre 2021

Le monde d'après : voyage en Grèce

Quelle fut longue l'attente de ce premier voyage dans le monde d'après... Les frontières désespérément fermées au tourisme depuis un an et demi s'ouvrent enfin par endroit, notamment en Grèce. L'entrée sur le territoire reste conditionnée par la validation d'un document électronique par les autorités grecques avant le départ. Histoire de compliquer davantage l'organisation du voyage, le pays a été confronté à une canicule exceptionnelle cet été, accompagnée d'incendies dévastateurs.

Ce n'est donc pas sans un certain soulagement que l'on foule le sol Athénien après un vol au départ de Strasbourg. Les vacances tant espérées peuvent enfin commencer, tout d'abord en version trio familial (Grèce continentale) puis en solo (île de Santorin).

Pour commencer, nous posons nos valises au Chroma Fashion Rooms & Apartments pour 2 nuits. Après une vingtaine de minutes de trajet depuis l'aéroport et quelques hésitations sur le stationnement autorisé, on s'écroule à près 3h du matin dans nos confortables chambres.

Jeudi 12 août 2021

Petit dej' bienvenu après le jeune d'hier (merci Volotea et son arnaque à la "pseudo-collation" proposée dans ses packages !!!). Journée consacrée à la découverte des sites mythiques de la capitale. Ouverture du bal avec l'Acropole, le symbole de la Grèce antique qui surplombe la ville sur son plateau rocheux calcaire.

Une "acropole" est une citadelle ou un complexe construit sur une haute colline. Le nom dérive du grec akro, haut (extrémité ou bord), et polis, ville. A Athènes, un solide mur d’enceinte entoure le sommet de l’Acropole depuis plus de 3 300 ans. Le premier mur, érigé au XIIIe siècle av. J.-C. protégeait la résidence du souverain mycénien local. Au VIIIe siècle av. J.-C., l’Acropole a peu à peu acquis un caractère religieux avec l’instauration du culte d’Athéna, la déesse protectrice de la ville. Le sanctuaire a atteint son apogée lors de la période archaïque (VIe-Ve av. J.-C.).

Au Ve siècle av. J.-C., les Athéniens, galvanisés par leur victoire sur les Perses, ont lancé un ambitieux programme de construction sous la houlette du grand homme d’État Périclès. Plusieurs monuments seront conçus par un groupe exceptionnel d’architectes (dont Ictinos, Callicratès et Mnésiclès) et de sculpteurs (Phidias, Alcamène, Agoracritos,...), qui ont transformé la colline rocailleuse en un complexe unique. 

Sur cette colline sont nés la démocratie, la philosophie, le théâtre, la liberté d'expression et de parole, à l’origine aujourd’hui encore des bases intellectuelles et spirituelles du monde contemporain et de ses valeurs. 

Nous découvrons tout d'abord les vestiges du Théâtre de Dyonisos, considéré comme le 1er théâtre du monde, berceau du théâtre grec antique et de la tragédie. Les grandes fêtes des Dionysies s'y tenaient chaque année en l'honneur du dieu du vin. Il s'agissait initialement de chants rituels, de danses et de sacrifices rituels résultant de représentations théâtrales.  


Au Vè siècle avant JC, le théâtre comportait juste une orchestra en terre battue et une scène construite en bois. Il pouvait accueillir autour de 17 000 spectateurs qui prenaient place sur la pente naturelle du lieu. Plus tard furent construire des gradins en bois puis en pierre sous Lycurge entre 338 et 326 av JC.

Après le théâtre antique grec, se dresse l'Odéon romain d'Hérode Atticus, construit en hommage à sa femme. Comparé aux autres monuments de l'Acropole, l'Odéon d'Hérode est relativement moderne, puisqu'il a été érigé en 161 après J.-C. Il comportait alors un plafond en bois de cèdre et pouvait accueillir environ 5 000 visiteurs. Sa scène continue à s'animer de nos jours de divers événements culturels.

 
Juste avant d'accéder aux marches des Propylées, le temple d'Athéna Nikè se dresse sur un promontoire fortifié dans le coin sud-ouest. Il  fut érigé au Vè siècle av.J-C en l'honneur de la déesse de la victoire, Athéna Victorieuse (Nikè = "la victoire" en grec ancien).

Ce premier temple ionique de l'Acropole occupait une position de choix et les citoyens y vénéraient la déesse dans l'espoir d'obtenir la victoire dans leur longue guerre, tant terrestre que maritime, contre Sparte et ses alliés. La Victoire étant représentée sous les traits d'une femme ailée, les Grecs auraient ainsi décidé de couper les ailes de la statue d'Athéna Nikè placée dans ce temple, afin d'éviter qu'elle ne s'envole chez les ennemis !

Les Propylées sont constituées d'un ensemble de colonnes de marbre formant une entrée monumentale. Constituées de trois parties : un corps central et deux ailes, les Propylées sont l'oeuvre de l'architecte Mnésiclès. 

La construction de ce gigantesque portail débute après la fin des travaux du Parthénon, en 437 av J.C. Le chantier a plusieurs fois été interrompu par les guerres et n'a jamais été réellement achevé, les sommes dépensées pour sa construction étant déjà jugées bien trop élevées par les Athéniens. Le monument cumule le style dorique, le plus présent, et ionique. Les colonnes doriques sont reconnaissables à leur absence de socle. De plus, leurs sommets apparaissent comme plus « épurés » que ceux des colonnes de style ionique, d'inspiration romaine.

Nous l'observons depuis notre arrivée, surplombant tout le site : le Parthénon... Consacré à la déesse Athéna Parthénos, il est le plus grandiose des monuments édifiés à l'époque de Périclès.

Le Parthénon a été érigé sur un ancien temple datant du VIe siècle av. J.-C. De style dorique, il est constitué de marbre blanc issu de la montagne Pentélique. Il a été conçu pour abriter la statue en or et en ivoire d'Athéna Parthénos, un élément colossal de douze mètres de haut réalisé par Phidias.

Avec des dimensions avoisinant les 70 mètres de long et 30 mètres de large, le Parthénon était encadré par des colonnes tout autour de son périmètre. La procession des Panathénées, la fête religieuse la plus importante d'Athènes, était autrefois représentée sur la frise. Le long des quatre façades du bâtiment, on pouvait contempler la scène se dérouler avec plus de 300 personnes, dieux et bêtes.

Au cours des siècles, le Parthénon a subi différentes transformations qui ont rapidement détérioré le monument. Entre 1208 et 1258, l'intérieur du Parthénon a abrité une église byzantine et, en 1458, il s'est transformé en mosquée. En 1687, il a servi de poudrière aux Turcs. Plus tard, les Anglais ont pillé une grande partie des éléments décoratifs du Parthénon que l'on retrouve désormais notamment au British Museum de Londres. En 1894, l'édifice a subi l'un des plus grands tremblements de terre de l'histoire de la Grèce. À l'heure actuelle, les travaux de conservation et de reconstruction suivent leur cours dans l'édifice. 


Érigé par Périclès à la fin du 5e siècle av. J.-C., l’Érechthéion est le dernier édifice à avoir été bâti sur la célèbre colline. Construit sur les ruines d’un ancien sanctuaire détruit par les Perses, il serait – selon la mythologie grecque – le lieu de la dispute qui opposa Poséidon à Athéna afin de décider qui serait le protecteur de la cité.

Au fil des siècles, il abrita de nombreux trésors et reliques dont le Palladion, les sépultures de Cécrops et Érechthée (deux souverains Athéniens) ainsi qu’un puits d’eau salée et un olivier sacré, dons mythiques offerts aux habitants respectivement par Poséidon et Athéna.

 
Réduit en ruines par un incendie, l’Érechthéion fut transformé en église au cours du 7e siècle puis devint un palais avant d'héberger un harem ! Il est célèbre pour ses somptueuses cariatides : statues, représentant des jeunes femmes vêtues de tuniques, remplacent les colonnes qui soutiennent habituellement la partie supérieure d’un bâtiment. Il s'agit toutefois de reproductions (cinq des originales se trouvent au musée de l’Acropole que l'on visitera dans l'après-midi). 

 

Après une première vraie moussaka au déjeuner, nous enchaînons donc avec la visite du musée. Cet écrin moderne de verre, acier et ciment abrite environ 4000 trésors retrouvés exclusivement sur le site de l'acropole. Depuis le parvis extérieur du musée, on découvre sous nos pas les découvertes antiques réalisées au moment des fouilles archéologiques sur le site.

 

Une chouette qui supportait un des sièges de l'odéon et une gueule de lion à travers laquelle s'écoulait l'eau de pluie d'un temple. On remarque que les yeux du lion (daté de 500 ans avec JC) ont conservé un peu de leur couleur !

Un des angles de la frise du Parthénon...

La déesse Athéna (à gauche) assise sur une pierre... et Niké symbolisant la victoire qui soulève dans ses bras un trophée.

Une bestiole que j'ai trouvée rigolotte !

Encore une palette de couleurs qui a subsisté depuis 570 avant JC !!


A quelques centaines de mètres en contrebas du musée se trouve la porte d'Hadrien édifiée en 131 avant JC. Elle marquait à l'époque l'entrée vers un nouveau quartier de la ville : la partie romaine voulue par Hadrien.
 

 
Arc de triomphe romain sur la partie basse, un ensemble de colonnes corinthiennes apporte un côté plus léger au monument d'une hauteur de 18 mètres. Il est construit en marbre pentélique comme le Parthénon et la plupart des monuments de l'époque.

L'arc d'Hadrien comporte deux phrases gravées. Du coté de l'ancienne ville est inscrit "Ceci est Athènes, l'ancienne cité de Thésée". De l'autre côté, côté du nouveau quartier, on pourra lire "Ceci est la cité d'Hadrien et pas de Thésée". 
 
 
Le monument marque donc clairement, à l'époque, la limite entre l'ancienne et la nouvelle partie d'Athènes où se situe notamment l'Olymipéion (ou temple de Zeus). De ce vaste temple d’ordre corinthien commencé au VIe siècle av. J.-C et achevé par Hadrien en 131, il ne reste que 15 colonnes. Plus grand temps de Grèce à l'époque, il fut ensuite victime des invasions qui accompagnèrent la chute de l'empire romain et ses pierres servir pour des constructions diverses.


Après cette intense journée de découvertes culturelles, place à une soirée dans les ruelles animées du quartier de Monastiraki, entre boutiques et instants détente avant de dîner sur un toit terrasse au superbe panorama...
 

Athènes by night avant un dernier cocktail face à l'acropole illuminé...

Vendredi 13 août 2021

Je quitte temporairement le Chroma Fashion Rooms pour y revenir dans quelques jours avant mon vol pour Santorin. Un peu à l'écart du centre, son calme et la vue dégagée y sont très appréciables.