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mercredi 7 avril 2021

Gorges du Gardon : l'ermitage St-Vérédème et la grotte de la Baume

Voici une rando qui figurait dans ma liste d'attente depuis bien longtemps. Le départ depuis Sanilhac se situant à une heure de route de la maison, je voulais des conditions optimales pour en profiter pleinement. A savoir : suffisamment d'eau dans le Gardon pour admirer la beauté du fleuve qui s'écoule entre les gorges mais aussi des températures suffisamment douces pour flâner sur ses rives. Et puis surtout, une "fenêtre de tir" restreinte pour pénétrer dans la grotte de la Baume dont l'accès est fermé de mi-novembre à mi-mars pendant l'hibernation des chauves-souris puis de mai à août pour leur reproduction !

L'itinéraire très bien balisé depuis la place principale du village de Sanilhac se faufile tout d'abord dans la garrigue sur une piste caillouteuse. On traverse le plateau entre les chênes verts avant d'entamer la descente en lacets. Le panorama sur les gorges est splendide.

A la sortie des sous-bois nous arrivons sur les berges du fleuve. Face à nous les anciens moulins de la baume et à gauche l'escalier qui grimpe dans la falaise jusqu'à l'ermitage qui serait la plus ancienne construction chrétienne du Bas Languedoc (VIIIe siècle). Les marches pour y accéder furent percés bien plus tard, au XIXè siècle facilitant ainsi la venue des pèlerins qui sollicitaient notamment des pluies fertiles.

Nous montons donc jusqu'à la chapelle St-Vérédème édifiée sous la roche. L'abside est ornée de peintures partiellement conservées.


C’est derrière la chapelle, que Vérédème (660-722), venu à pied de Grèce, s’isola dans une baume, ce qui veut dire abri troglodyte en occitan. Il fut rejoint par un autre ermite, lui aussi venu de Grèce, saint Gilles. La légende raconte que les deux hommes vécurent chacun dans une petite grotte et qu’ils firent de nombreux miracles, notamment des pluies providentielles et des guérisons.

Pour fuir la dévotion qui troublait leur retraite méditative, ils finirent par quitter les lieux. Le plus jeune vers la commune de Saint-Gilles qui porte aujourd’hui son nom où il fit bâtir un monastère bénédictin. Vérédème, lui, fut appelé à Avignon par saint Agricol auquel il succéda comme évêque vers l’an 700. Mais l’austère ermite s’échappait dès qu’il pouvait pour venir à dos d'âne se recueillir à la baume de Sanilhac qu’il appelait “l’atrium du paradis”.

Juste derrière la chapelle, on accède à une grotte-tunnel de 150 mètres de long par un chemin creusé dans la paroi au XIXème siècle. Dans cette grotte, de nombreuses céramiques ont été retrouvées attestant qu’elle était occupée au néolithique.

On traverse la caverne à la lumière du portable, sans croiser de chauves-souris !

A la sortie, on quitte l'itinéraire qui remonte sur le plateau pour descendre pique-niquer au bord du Gardon.

On pénètre ensuite dans un des anciens moulins qui présente la particularité d'être submersible en période de crue ("moulin de la barque renversée du XIIIème siècle où l'on peut glisser sur le toit sans abîmer l'intérieur). 

Ces moulins sont les vestiges d'une activité meunière qui a perduré jusqu'à la fin du XIXème siècle (farine de blé, d'orge ou d'avoine pour la fabrication du pain).

Sur l'autre rive, le "moulin de la rasclause" (XIVème siècle) était fortifié avec des meurtrières.

Ces moulins servirent aussi de refuges aux Camisards qui venaient y faire moudre du blé à l'abri des regards.

Pour reprendre notre trajet où nous l'avions quitté avant de déjeuner, on remonte à la grotte pour emprunter ensuite l'étroit raidillon qui s'élève dans la falaise. Après cette séance de grimpette, le chemin traverse paisiblement le plateau pour finir la boucle jusqu'au village. Ses charmantes petites ruelles valent le détour avant de partir.

Une très belle promenade qui a tenu toutes ses promesses !


 

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