Voyage mère-fille de quelques jours à la découverte (pour Emma) ou à la
redécouverte (pour moi) de la Grosse Pomme !
Mercredi 24 avril 2019
11h : Départ de Paris en direction de New-York City par United Airlines.
Plutôt habituée aux vols low-cost en direction de Strasbourg, Emma
s’émerveille déjà devant l’écran intégré au siège qui va lui permettre de ne
pas voir défiler le trajet !
Escale à Toronto où nous accomplissons toutes les formalités d’entrée sur le
territoire américain (empreintes, photos, questionnaires). Après
d’interminables queues et contrôles, c’est la course dans les couloirs de
l’aéroport pour ne pas louper la correspondance.
Par contre, une fois aux Etats-Unis, nous sortons comme des fleurs en quelques
instants de « La Guardia », le plus petit des aéroports de NYC qui
ne possède ni service d’immigration, ni douanes et se limite donc
essentiellement à des vols domestiques.
Nous débarquons ainsi vers 16h dans le quartier du Queens d’où l’on prend un
bus qui fait la connexion avec les lignes de métros desservant le centre et le
sud de la ville. C’est plutôt simple et rapide, heureusement car le début de
notre séjour va très vite se compliquer…
L’hôtel que nous avions réservé à Times Square a en effet tout simplement
annulé notre réservation, faute d’une confirmation qui n’aurait pas été
envoyée par Booking en temps voulu. Plus de chambre dispo, on nous suggère
donc… de nous débrouiller pour aller dormir ailleurs. A la fatigue du trajet
et du décalage horaire s’ajoute donc le stress de trouver une solution
rapide à cette situation. J’en deviens tout d’un coup bilingue pour que
l’hôtel prenne un minimum ses responsabilités et nous aide dans nos
démarches de relogement ! Après plusieurs coups de fils et une attente
interminable de plusieurs heures, Booking nous réoriente vers le Hyatt House
de Chelsea, à un petit quart d’heure de marche de Times Square, à l’angle de
la 6e avenue et de la W28 street.
Après ces émotions dont on se
serait bien passées, on y gagne sans doute au change. Très beaux
appartements modernes et bien équipés, un accueil adorable et une vue dont
on ne se lasse pas sur les rues animées de la ville qui ne dort jamais.
Confortablement installées et rassurées de ne pas dormir sous le pont de
Brooklyn, nous sommes bien décidées à profiter de cette première soirée
new-yorkaise déjà largement entamée. Direction Times Square, la bouche du
métro ligne 7 est à quelques pas de l’hôtel, à peine 2 stations et nous
ressortons au cœur de l’agitation de cette place mythique et symbolique de
la ville. Emma ouvre les yeux et on se laisse éblouir par écrans et néons
qui scintillent et percent la nuit.
Jusqu’au début du XXème siècle, l’endroit était connu sous le nom de Longacre, il abritait alors essentiellement écuries et manufactures de calèches. C’est en 1904 que le Maire de NYC transforma Longacre Square en Times Square, sous l’influence de l’éditeur du journal « New York Times » qui venait de s’implanter dans un des nouveaux buildings emblématiques du quartier. Rapidement les premières publicités firent leur apparition sur les façades des immeubles. Salles de théâtre, music halls et boutiques se développèrent, faisant de Times Square un haut lieu culturel de la ville lors des années folles dès 1919 avant qu’il ne soit aussi victime de la grande dépression de 1929. Times Square restait cependant un lieu de rassemblement populaire.
Si le boom économique de l’après-guerre a revitalisé le quartier, son image
s’est ensuite fortement dégradée dans les années 60, considéré comme
dangereux, associé à la petite criminalité et à la prostitution. Sex-shops
et cinémas érotiques fleurirent dans les décennies suivantes ! Il
faudra attendre les années 90 pour que le Maire Rudoph Giuliani y restaure
la sécurité, ferme certains établissements et redonne au site sa magie avec
la complicité de Walt Disney, faisant du quartier un véritable lieu de
spectacle à ciel ouvert.
Le meilleur spot pour en profiter se situe sur les marches rouges du kiosque
TKTS (une billetterie). Perchés à 5 mètres de haut, il n’y a plus qu’à se
laisser porter par la féérie de lumières, laisser le regard s’égarer attiré
de part et d’autres du bien nommé « Crossroads of the world »
(carrefour du monde).
Parmi les célèbres enseignes du quartier, impossible de louper la boutique
M&M’s, véritable attraction locale !
Non loin, le Rockefeller Center, complexe de 19 bâtiments (avec sa fameuse patinoire) entre la 5e avenue et l’avenue des Amériques (nous y reviendrons + longuement à la fin du séjour) et la célèbre salle de spectacle : le Radio City Music Hall.
Il est quand même temps de rentrer se reposer un peu, un MacDo emporté au
pied de l’hôtel et nous dinons donc 100% local !
Petit-dej’ et montée au dernier étage de l’hôtel où se trouve une salle de sport...
et surtout une terrasse avec vue panoramique sur la ville !
Après avoir étudié les avantages et les inconvénients des différents
« pass » disponibles sur Internet, mon choix s’est porté sur le
« New-York Explorer Pass – 5 attractions » qui s’est révélé
parfaitement adapté à nos besoins. Nous en ferons une 1ère
utilisation dès ce matin, en louant des vélos pour la journée au départ
Brooklyn Bridge (agence Unlimited biking sur Park Row que nous avons un mal
fou trouver !). Une fois équipées de nos engins nous rejoignons la
piste cyclable qui mène à l’étage supérieur du fameux pont partagé entre une
voie piétonne et une voie (normalement) réservée aux vélos. C’est parti pour
une traversée de près de 2km au-dessus de l’East River entre l’île de
Manhattan et Brooklyn.
Suite à l’essor démographique qu’ont connu New-York et Brooklyn (à l’époque
indépendantes) au cours du XIXè siècle, il parut de + en + nécessaire de
relier les deux villes pour faciliter la circulation des hommes et des
marchandises. Des millions de passagers par an empruntaient jusqu’alors des
bacs surchargés pour effectuer la traversée. Tout d’abord considéré comme
une pure folie, une loi décidant de la construction d’un pont fut finalement
votée en 1866.
Le chantier se révéla très compliqué et, en l’absence d’équipements de sécurité, de nombreux ouvriers perdirent la vie pendant les 14 années de travaux, ainsi que l’architecte John Augustus Roebling, spécialiste des câbles métalliques, emporté par le tétanos. Son fils, Washington pris le relais avant d’être lui aussi gravement touché par un accident de décompression (alors qu’il travaillait dans un caisson sous-marin). Lourdement handicapé, il supervise la suite des travaux à distance, par l’intermédiaire de sa femme et observe aux jumelles leur avancée depuis son logis.
L’ouvrage d’une longueur de 1 825m pour une largeur de 28m est inauguré le 24 mai 1883, il restera pendant 20 ans le plus long pont suspendu du monde. Ancré sur deux énormes pylônes néogothiques en granite, il est soutenu par un réseau de câbles, véritable innovation technologique à l’époque.
En quittant le pont, la piste cyclable nous mène jusque sur les rives de l’East River aux pieds du Manhattan Bridge. Parallèle au pont de Brooklyn, il a été ouvert au public en 1909 : 4 voies de circulation pour les véhicules au niveau supérieur, 3 au niveau inférieur + 4 voies ferrées pour le métro et une allée pour les piétons.
Une superbe balade commence ici, longeant le fleuve, à travers les 34
hectares du « Brooklyn Bridge park » qui offre de superbes vues
sur la skyline de Manhattan. Ce secteur à hauteur de John Street est le +
récemment aménagé avec son petit pont piéton qui surplombe un canal où les
eaux de l’East River, au grès de la marée, viennent irriguer les plantes
d’un marais salant.
En dépassant le pont de Manhattan on entre sur « Main street »
rénovée en 2015 le chemin est bordé de larges pelouses, d’aires de jeux et
d’une plage de galets (« Pebble beach »).
Nous faisons une petite incursion à l’intérieur de l’ancien quartier industriel de DUMBO (Down Under the Manhanttan Bridge Overpass) où les anciens entrepôts et locaux commerciaux progressivement abandonnés après la guerre, ont été réhabilités par des artistes dans les années 80-90 (nombreuses galeries et restos branchés). Au n°1 de Main Street se trouve la « tour de l’horloge » (ou « clocktower building »), édifice emblématique du quartier, lors de sa construction en 1914, c’était le plus grand bâtiment en béton armé du monde.
Avec son immense horloge au sommet, il fut édifié pour héberger les bureaux de la société de Robert Gair, écossais expatrié à New York au milieu du 19ème siècle, qui a fondé une société prospère de fabrication de boîtes et d’emballages alimentaires dont les principaux ateliers de cartonnage étaient situés à Dumbo. Ce sont désormais de luxueux appartements qui s’y trouvent.
La petite photo à ne pas louper sur Water street : la flèche de l’Empire State Building qui s’élève sous l’arche deux piliers du pont de Manhattan.
La section suivante du parc de Brooklyn est « L’Empire Fulton Ferry », elle mène jusqu’au pont de Brooklyn et au vieux manège de 1922 : « Jane’s Caroussel » restauré pendant 27 ans avant d’être inauguré en 2011 dans un écrin de verre et d’acier dessiné par Jean Nouvel.
On longe les bâtiments « d’Empire Stores », anciens entrepôts
abandonnés transformés en bureaux, commerces et restaurants dont un
grand nombre des caractéristiques de conception d’origine ont été
conservés (notamment les murs en schistes).
On trouve aussi à cette hauteur, bordant le parc, le « Tobacco
Warehouse » devenu « St Ann’s Warehouse » : il s’agit
d’un ancien entrepôt de tabac transformé en espace culturel (théâtre).
Les murs en briques ont été préservés ainsi qu’un espace paysager sans
toit, libre d’accès.
Après avoir passé le pont de Brooklyn on arrive sur le site historique
de « Fulton Ferry Landing ». Robert Fulton, inventeur du
bateau à vapeur, y avait installé son service de ferry en 1814,
acheminant les produits des fermes de Brooklyn vers l’île de
Manhattan.
Le trafic maritime de marchandises cessa avec l’ouverture du pont en 1883, tant dis que le transport de passagers perdura jusqu’en 1924. Des plaques de bronze au sol rappellent que c’est d’ici que les troupes de George Washington embarquèrent pour Manhattan après la bataille de Long Island en 1776. La maison de bois est l’ancienne « fire boat house ».
Le trafic maritime de marchandises cessa avec l’ouverture du pont en 1883, tant dis que le transport de passagers perdura jusqu’en 1924. Des plaques de bronze au sol rappellent que c’est d’ici que les troupes de George Washington embarquèrent pour Manhattan après la bataille de Long Island en 1776. La maison de bois est l’ancienne « fire boat house ».
La piste cyclable « Greenway » s’étend ensuite le longs de
plusieurs quais (Pier 1 à Pier 6) offrant encore de superbes vues sur
les gratte-ciels de Lower Manhattan.
Joli spot photo après le Pier 1 avec l’alignement de poteaux de bois au premier plan et la statue de la Liberté à l’horizon.
Joli spot photo après le Pier 1 avec l’alignement de poteaux de bois au premier plan et la statue de la Liberté à l’horizon.
Nous marquons une pause au Pier 2 où se trouvent des terrains de sports
et … fil rouge de nos voyages avec les enfants… : des
balançoires ! Mais une balançoire avec vue sur la statue de la
Liberté, c’est quand même le top !
La plage du Pier 4.
Le Pier 6 comprend des aires de jeux pour les plus petits. C’est ici que nous quittons le parc pour pénétrer dans le quartier résidentiel chic de Brooklyn Heights avec ses superbes « brownstone houses » historiques.
Ce fut la première banlieue résidentielle de Manhattan formée après l’ouverture du Fulton ferry en 1814. La petite agglomération formée autour de l’embarcadère grossit rapidement, l’expansion de la ville se traduisit par la réduction des terres agricoles et le développement de docks, d’entrepôts et d’industries : raffineries de sucre et d’huile, brasseries, imprimeries, métallurgie et chantier naval militaire.
Avec l’industrialisation de Brooklyn et l’afflux de population, les riches habitants quittèrent ce quartier de Brooklyn Heigts vers la fin du XIXè siècle et les maisons furent divisées en appartements désormais restaurés et très onéreux.
La Brooklyn Heights promenade est une voie piétonne fleurie et arborée construite en 1950 pour couvrir la voie rapide Brooklyn-Queens Expressway qui passe juste en dessous. Longeant l'East River elle surplombe en parallèle le Brooklyn bridge park.
L’itinéraire nous ramène à hauteur du pont de Brooklyn. Quelques années après l’achèvement de ce dernier, Brooklyn fut intégré à l’agglomération de New-York (1898). L’industrialisation se poursuivit, facilitée par l’ouverture d’autres ponts et des premières lignes de métro et attirant de nombreux immigrants. La crise économique des années 30 puis le déclin des activités portuaires après la guerre plongèrent le quartier dans la misère et l’insécurité. Aujourd’hui Brooklyn « renaît de ses cendres », à travers une transformation spectaculaire. Après avoir souffert de la désindustrialisation, le secteur attire désormais des entrepreneurs dynamiques créant des produits de haute qualité labellisés « made in Brooklyn ».
Après la traversée du retour, nous faisons escale, juste à côté du
pont, à « Seaport District NYC ». Il s’agit de l’ancien port
de la ville où arrivaient les bateaux transportant des marchandises du
XIXè au XXè siècle. Sur Fulton street, le « Shermerhorn
Row » constitue l’alignement des maisons le plus anciennes de la
ville, datant de 1810. Construites en briques, leurs rez-de-chaussée
sont aujourd’hui transformés en boutiques.
Un vaste projet de réhabilitation a été mis en œuvre autour du Pier 17
(ancien marché aux poissons reconverti en centre commercial) et une
agréable promenade longe désormais l’East River.
Afin de profiter au maximum de notre journée à vélo, nous décidons de
continuer sur la piste cyclable qui fait le tour de Manhattan en
descendant jusqu’à la pointe de l’île à Battery Park puis en remontant
le long de l’Hudson jusqu’à l’agence de location située vers la 38ème
rue. On pédale pendant une bonne trentaines de minutes, en partie sous
la pluie.
Après avoir rendu nos 2 roues, nous récupérons la ligne 7 du métro pour rejoindre Times Square et déguster un dîner bien mérité au fameux Bubba Gump Shrimp. Longue liste d’attente pour avoir une table, on en profite pour retourner faire un tour à la boutique M&M’s avant de savourer notre plat de crevettes !
Après avoir rendu nos 2 roues, nous récupérons la ligne 7 du métro pour rejoindre Times Square et déguster un dîner bien mérité au fameux Bubba Gump Shrimp. Longue liste d’attente pour avoir une table, on en profite pour retourner faire un tour à la boutique M&M’s avant de savourer notre plat de crevettes !
La météo pluvieuse de cette fin de journée a découragé les touristes de monter au sommet de l’Empire State Building. Là où on nous avait annoncé de longues heures de queues nous passons en quelques minutes, c’est presque l’ascenseur qui nous attend et non l’inverse ! Par chance non seulement il y a très peu de monde mais en plus la vue va se révéler parfaitement dégagée.
Le gratte-ciel emblématique de New-York a été construit en à peine plus d’un an, au rythme de 4 étages par semaines et inauguré en 1931 par le Président Hoover. C’était le début de la grande dépression, il restera ainsi largement inoccupé jusqu’à la seconde guerre mondiale, ce qui lui valut alors le surnom de « Empty (= vide) State Building ». Mais il était déjà devenu un symbole de la ville dont il restera longtemps le plus haut bâtiment. Mis en scène au cinéma à travers de nombreux films, on se souvient qu’il a été escaladé par King Kong dès 1933 !
Situé sur la 5ème avenue, son architecture de style art-déco a été pensée par une compagnie d’architectes qui a achevé les plans en seulement 2 semaines ! Le chantier a été financé par J. Raskob (General Motos) et pouvait mobiliser plus de 3000 ouvriers en même temps, essentiellement des immigrés européens. Les « sky boys » travaillaient à plusieurs centaines de mètres d’altitude avec très peu de protections.
L’Empire State Building s’élève à 381m de haut (448m au bout de la
flèche) et comporte 102 étages. Aujourd’hui 15 000 New-Yorkais y
ont leur bureau et le bâtiment possède même son propre code
postal ! L’observatoire d’où l’on peut profiter de cette vue
incroyable se situe au 86è étage. Le sommet du bâtiment est éclairé
par des projecteurs de différentes couleurs, qui varient, notamment en
fonction d’événements nationaux ou internationaux.
Peu de mots pour décrire cette sensation d’embrasser la ville illuminée. On cherche bien sûr à repérer d’autres sites emblématiques comme la majestueuse tour Chrysler, le World Trade Center, les différents ponts et même la statue de la Liberté au loin. Mais le plus grisant est de laisser le regard divaguer entre les gratte-ciels, remonter les avenues et s’arrêter sur quelques uns des milliers de petits détails qui scintillent dans la nuit.
Il est d’ailleurs temps de rentrer se reposer un peu, des étoiles plein les yeux.
Vendredi 26 avril 2019 :
Petit déj à l’hôtel, Emma se régale au buffet + thé à emporter comme
les vrais New-Yorkais qui n’ont pas de temps à perdre !
On prend ce matin la direction du World Trade Center, nous avons du mal à localiser le building le plus haut des Etats-Unis, ce qui est quand même un comble ! La station de métro la + proche étant fermée, nous devons faire une partie du trajet à pied et avons un peu de mal à nous repérer. L'occasion de s'interroger sur le fonctionnement de ces surprenantes places de parking superposées !
On finit par arriver sur ce site si particulier reconstruit en une douzaine d’années sur les décombres des sept édifices détruits suite aux attentats du 11 septembre 2001. Longtemps appelé « Ground Zéro », la zone est toujours en chantier.
On prend ce matin la direction du World Trade Center, nous avons du mal à localiser le building le plus haut des Etats-Unis, ce qui est quand même un comble ! La station de métro la + proche étant fermée, nous devons faire une partie du trajet à pied et avons un peu de mal à nous repérer. L'occasion de s'interroger sur le fonctionnement de ces surprenantes places de parking superposées !
On finit par arriver sur ce site si particulier reconstruit en une douzaine d’années sur les décombres des sept édifices détruits suite aux attentats du 11 septembre 2001. Longtemps appelé « Ground Zéro », la zone est toujours en chantier.
Le bâtiment principal est donc le One WTC de 1776 pieds en référence à
l’année de l’indépendance des USA (541m). Son empreinte au sol évoque
celle des tours jumelle et son architecture a été pensée de façon à ce
que chaque 11/09, entre 8h46 et 10h28 (heures du crash et
l’effondrement de la 1ère tour), la lumière du soleil ne
créé aucune ombre portée. Le gratte-ciel est ce matin partiellement
noyé dans la brume, ce qui renforce encore, pour moi, la lourdeur de
l’atmosphère.
Non loin à l’Est se dessine l’impressionnant « Oculus ».
Derrière cette gigantesque structure blanche pouvant s’apparenter à un
oiseau déployant ses ailes pour reprendre son envol, se trouve le
« Hub Transportation». Cette gare futuriste relie trains de
banlieue desservant le New-Jersey et plus d’une dizaine de lignes de
métro. Son hall, dont le sol est recouvert de marbre blanc, s’étend
sur plus de 100m et s’élève à 50m de hauteur.
Face à l’Oculus se trouve le mémorial du 11/09. J’avais eu la chance d’admirer les deux majestueuses tours jumelles lors de mon premier voyage aux Etats-Unis, il y a 20 ans. Construites dans les années 70 pour revitaliser le quartier, elles étaient la porte d’entrée de Manhattan et le symbole de la puissance économique américaine. Il est si difficile de les voir aujourd’hui réduites à deux gouffres au fond duquel tant de vies ont été englouties.
Le jardin du souvenir, planté de chênes blancs, a été conçu par l’architecte israélo-américain Michael Arad sur le thème de l’absence et du souvenir. Construits à l’emplacement même des Twins, deux immenses bassins sont entourés de parapets en bronze sur lequel sont gravés les noms des victimes des attentats. Des chutes d’eau de 9m y tombent en cascade aspirées par un puit central qui semble sans fond. Le symbole est fort, l’ambiance poignante, pesante, les souvenirs encore si vifs.
La visite du musée-mémorial construit dans les entrailles des tours, très dure émotionnellement, n’est pas recommandée selon moi pour les enfants (certains espaces leur sont d’ailleurs même interdits). Emma n’était pas née en 2001, mais la violence du terrorisme est restée tellement d’actualité que ces événements sont encore loin de renvoyer à une période ancienne et révolue. Je reviendrai donc seule un peu plus tard sur ce site.
Nous quittons le quartier du « Financial District » pour
rejoindre, non loin de là, celui de Chinatown, situé dans le Lower
East Side. Les premières communautés chinoises ont commencé à
s’installer dans ce secteur vers 1850 (époque de la « ruée vers
l’or » marquée par une forte immigration destinée à aider à la
construction des chemins de fer transcontinentaux) mais ce n’est
qu’après 1965 que cette population a explosé suite à un
assouplissement des lois sur l’immigration.
Alors organisé sous formes d’associations (groupes d’influence
constitués autour de propriétaires terriens, d’alliances politiques et
parfois de syndicats du crime), Chinatown a longtemps abrité
différents gangs et le quartier malfamé de Colombus Park était
considéré comme le plus dangereux de New-York. C’est désormais un
agréable parc où les habitants s’adonnent à des activités typiques
comme le taï-chi ou divers jeux asiatiques.
Le nombre de personnes d’origine chinoise est difficilement
quantifiable aujourd’hui, notamment en raison d’un grand nombre de
clandestins, il se situerait autour de 250 000 habitants. Une
grande partie du quartier vit de l’économie parallèle. Le mieux est de
flâner à travers ces artères pour s’immerger en orient, d’épiceries en
restaurants, tout est indiqué en mandarin, certains résidents ne
parlant d’ailleurs pas anglais. Se laisser embarquer par les odeurs,
les sons, les couleurs, les enseignes et idéogrammes en déambulant sur
Mott Street, Canal Street, Doyers street, Pell street et autres rues
alentours.
A ne pas louper : le temple bouddhiste Mahayana, au numéro 133 de Canal Street, non loin du Manhattan Bridge. Avec ses odeurs d’encens et son grand bouddha doré, ce lieu de culte finit de transporter bien loin de l’Amérique !
Cette enclave asiatique ne cesse de s’étendre et a quasiment absorbé le quartier voisin de « Little Italy » désormais concentrée sur quelques blocs le long de Mulberry Street. Bien loin l’époque où la mafia italienne régnait sur le quartier.
« Le dragon s’est taillé une belle part de pizza » et les enseignes chinoises remplacent désormais grand nombre de celles aux couleurs de l’Italie. L’immigration italienne s’est quant à elle progressivement déplacée vers le Bronx, Brooklyn et le Queens.
Sur Centre street, le « police building » gardé par deux
statuts de lions, a été le siège de la police de NY pendant 65 ans.
Nous finissons de traverser Little Italy sous la pluie jusqu’à la
station de métro de Canal Street. Après ce début de séjour mené
tambour battant, je propose à Emma de profiter du mauvais temps pour
faire une petite pause et recharger ses batteries à l’hôtel. Après son
Happy Meal, je la laisse donc faire une grosse sieste et retourne au
WTC visiter le mémorial du 11/09.
Sous chacune des deux tours se trouve une salle d’exposition, la 1ère « Memorial Exhibition » rend hommage aux victimes en affichant sur ses murs leurs photos et en permettant grâce à des écrans interactifs de découvrir leur histoire, pour ne jamais oublier.
La seconde salle « Historical Exhibition » retrace le
déroulé des événements à l’appui de vidéos, d’enregistrements audios
et d’extraits de presse. L’horreur se matérialise à travers
l’exposition d’effets personnels des victimes présentes dans les
bureaux et dans les avions.
Le parcours est organisé de façon chronologique revenant sur le crash des deux avions à NY mais aussi sur ceux qui se sont écrasés sur le Pentagone et en Pennsylvanie.
L’organisation des opérations de secours y est décrite mettant en avant les actes héroïques des sauveteurs, professionnels ou non, parfois au péril de leur propre vie.
Le parcours est organisé de façon chronologique revenant sur le crash des deux avions à NY mais aussi sur ceux qui se sont écrasés sur le Pentagone et en Pennsylvanie.
L’organisation des opérations de secours y est décrite mettant en avant les actes héroïques des sauveteurs, professionnels ou non, parfois au péril de leur propre vie.
« L’Escalier des Survivants » fut la seule structure située
au-dessus de Ground Zero à ne pas s'effondrer lors des attentats.
Desservant Vesey Street ils permirent à des dizaines de personnes
d'évacuer le 5 WTC, un bâtiment de neuf étages situés à proximité des
tours jumelles.
Impossible de ne pas ressortir bouleversé de ce lieu de mémoire, qui
deviendra certainement pour les générations futures un
« musée », mais qui pour l’instant nous renvoie à un passé
trop proche pour faire partie de l’histoire.
Retour à l’hôtel. Emma est requinquée et toute fière d’être restée
seule quelques heures dans un pays étranger ! De nouveau prête à
suivre sa mère mais je l’embarque dans une expédition peu concluante
ce soir…
Nous n’y connaissons pas grand-chose, voire rien du tout, mais l’idée est surtout de se plonger dans l’ambiance d’un des sports nationaux. Manque de chance, si nous avons l’habitude de voir des matchs de football se jouer sous la pluie, le baseball ne se pratique apparemment qu’au sec ! Le début de la partie est donc reporté en attendant le passage d’une averse qui finit par arriver mais surtout qui s’éternise…
Le terrain est recouvert d’une bâche et l’attente se prolonge indéfiniment. Une grande partie du public quitte le stade et nous faisons de même, un peu déçues, mais en ayant toutefois profité de l’ambiance d’avant-match. Ce dernier se jouera finalement très tardivement autour de 23h, ce qui nous aurait fait rentrer à une heure peu raisonnable vu la suite du programme de notre séjour.
Ayant fait quelques courses la veille, on dîne autour d’un plat de
pâtes dans notre jolie petite cuisine en nous délectant surtout de
cette inlassable vue nocturne.
Samedi 27 avril 2019 :
Une grande journée vivement attendue par Emma puisqu’elle débutera par
la visite de la statue de la Liberté et finira dans un parc
d’attraction, le paradis en somme !
Echaudée par des témoignages sur internet relatant d’interminables
queues pour l’obtention des billets d’accès au ferry menant jusqu’à la
statue, j’avais réservé les tickets par « Get your Guide »
et j’en fus très satisfaite (même si, au final, il n’y avait pas tant
de monde que ça ce jour-là). Après avoir rapidement échangé nos
vouchers et passé les contrôles de sécurité, nous sommes prêtes à
embarquer vers Liberty Island.
Un des symboles de l’Amérique, voire le plus grand : « La liberté éclairant le monde » fut pendant longtemps la première vision des Etats-Unis pour des millions d’immigrants qui venaient de traverser l’Atlantique. Construite sur notre territoire et offerte par la France à l’occasion du centenaire de la déclaration d’indépendance américaine, ce monument cristallise aussi les liens qui unissent nos deux Nations.
Un des symboles de l’Amérique, voire le plus grand : « La liberté éclairant le monde » fut pendant longtemps la première vision des Etats-Unis pour des millions d’immigrants qui venaient de traverser l’Atlantique. Construite sur notre territoire et offerte par la France à l’occasion du centenaire de la déclaration d’indépendance américaine, ce monument cristallise aussi les liens qui unissent nos deux Nations.
La suite de l’histoire, c’est Emma qui vous la raconte :
« Une fois arrivé sur l’île, nous sommes allées chercher les audios guides. Au premier point il y avait une très belle vue sur Ellis Island et tout New-York.
On nous a expliqué qu’avant la construction de la statue de la liberté, l’île s’appelait « Oyster Island » (qui veux dire l’île aux huîtres.) On l’appelait comme ça car il y avait ici plein d’huîtres que venaient pêcher les amérindiens qui vivaient à Manhattan. Puis nous avons fait tout le tour du piédestal : vu du ciel, il est en forme d’étoile.
Ensuite, ma maman et moi sommes allées dans le musée. Vous saviez que la statue de la liberté a été faite par Auguste Bartholdi (un Français) qui a sculpté la statue en cuivre et Gustave Eiffel qui a fait la charpente en acier (à l’intérieur) ?
Elle fait 46m de hauteur, plus le piédestal qui mesure 93m et sa main 5m de longueur. Sur le livre de la statue est écrit en chiffre romain : « 4 juillet 1776 ». C’est la date de l’indépendance. Sur ce livre nous pouvons garer 2 voitures !
A ses pieds se trouvent des chaînes cassées qui représentent le rejet de l’esclavagisme. La statue de la liberté a été inaugurée en 1886. Ensuite, nous sommes montées dans l’ascenseur, quand on est arrivée tout en haut nous avons regardé la vue. Puis nous avons aperçu la charpente en acier qui se trouve à l’intérieur de la statue...
C'est incroyable d'avoir vu la Statue de la Liberté de ses
propres yeux. J'étais époustouflée !"
Nous reprenons le ferry, direction Ellis Island, la porte d’entrée pour le rêve américain, passage obligé pour plus de 12 millions de candidats à l’immigration de 1892 à 1954. L’îlot, qui servait auparavant de dépôt de munition, tient son nom de Samuel Ellis, colon écossais qui en fut le propriétaire dans les années 1970, avant son rachat par l’Etat de New-York. Sa superficie a été agrandie artificiellement en forme de « U » afin que les bateaux puissent venir s’y amarrer. Le choix d’y implanter le centre fédéral d’immigration avait pour but d’isoler les nouveaux arrivants qui débarquaient jusqu’alors directement au Sud de Manhattan, à Battery Park, ce qui mécontentait les habitants du quartier. Face au flux croissant de migrants les anciens locaux étaient par ailleurs devenus trop exigus.
Après plusieurs semaines de traversée, les immigrants, principalement européens, étaient soumis à une série de contrôles avant d’obtenir l’autorisation de rejoindre définitivement « le Nouveau Monde ». Si les passagers de 1 ère et 2ème classe étaient rapidement examiné directement sur le bateau par médecins et employés de l’administration fédérale, ceux de 3ème classe, majoritaires, devaient descendre à Ellis Island pour se soumettre à des inspections plus approfondies.
Nous reprenons le ferry, direction Ellis Island, la porte d’entrée pour le rêve américain, passage obligé pour plus de 12 millions de candidats à l’immigration de 1892 à 1954. L’îlot, qui servait auparavant de dépôt de munition, tient son nom de Samuel Ellis, colon écossais qui en fut le propriétaire dans les années 1970, avant son rachat par l’Etat de New-York. Sa superficie a été agrandie artificiellement en forme de « U » afin que les bateaux puissent venir s’y amarrer. Le choix d’y implanter le centre fédéral d’immigration avait pour but d’isoler les nouveaux arrivants qui débarquaient jusqu’alors directement au Sud de Manhattan, à Battery Park, ce qui mécontentait les habitants du quartier. Face au flux croissant de migrants les anciens locaux étaient par ailleurs devenus trop exigus.
Après plusieurs semaines de traversée, les immigrants, principalement européens, étaient soumis à une série de contrôles avant d’obtenir l’autorisation de rejoindre définitivement « le Nouveau Monde ». Si les passagers de 1 ère et 2ème classe étaient rapidement examiné directement sur le bateau par médecins et employés de l’administration fédérale, ceux de 3ème classe, majoritaires, devaient descendre à Ellis Island pour se soumettre à des inspections plus approfondies.
Les anciens bâtiments du centre d’immigration, de briques rouges et
pierres blanches style renaissance française, ont été reconvertis en
musée qui permet de mieux comprendre le parcours vécu par au moins un
des parents de presque 40% de la population américaine. La visite
débute par la salle des bagages où, à leur descente des bateaux, les
passagers déposaient malles et valises.
La salle d’enregistrement est un immense hall vouté où l’on s’assoit
toujours sur les bancs d’époque. Les vérifications légales et
administratives y étaient effectuées.
A leur arrivée, les immigrants présentant des signes de défaillance physique ou mentale se voyaient marqués d’une lettre à la craie sur leurs vêtements afin de subir un contrôle plus poussé, par exemple : E = eyes (yeux), B = back (dos), H = heart (cœur), S = senility (personnes très âgées), X = problème mental, etc... A l’issue des examens médicaux les personnes porteuses de certaines maladies pouvaient être mises en quarantaine, hospitalisées sur place, voire dans certains cas extrêmes, renvoyés dans leur pays. On peut lire ou écouter des témoignages poignants, notamment de familles séparées suite à un verdict médical défavorable pour l’un de leurs membres.
A leur arrivée, les immigrants présentant des signes de défaillance physique ou mentale se voyaient marqués d’une lettre à la craie sur leurs vêtements afin de subir un contrôle plus poussé, par exemple : E = eyes (yeux), B = back (dos), H = heart (cœur), S = senility (personnes très âgées), X = problème mental, etc... A l’issue des examens médicaux les personnes porteuses de certaines maladies pouvaient être mises en quarantaine, hospitalisées sur place, voire dans certains cas extrêmes, renvoyés dans leur pays. On peut lire ou écouter des témoignages poignants, notamment de familles séparées suite à un verdict médical défavorable pour l’un de leurs membres.
L’étape suivante consistait en des tests d’alphabétisation et de
compréhension de l’anglais au cours desquels les immigrants devaient
répondre à un certain nombre de questions.
Ils devaient également justifier qu’il disposait d’un minimum d’argent
pour subsister dans le pays. Une salle d’audience statuait sur les cas
litigieux.
Dans la majorité des cas, ce parcours ne durait que 4 ou 5 heures et conduisait les nouveaux arrivants au bureau de change et au guichet des transports (ferry pour Manhattan et New Jersey, train pour le reste du pays).
Si 2% des arrivants étaient rejetés définitivement pour des raisons administratives, judiciaires ou médicales, ceux admis pouvaient descendre les marches de « l’escalier de la séparation » qui les conduisait vers leur nouvelle vie.
Avec le durcissement des lois sur l’immigration, l’activité du centre
ralentit à partir des années 1920 (instauration de quotas), pendant la
seconde guerre mondiale Ellis Island servit de camp pour les
prisonniers de guerre (allemands, italien et japonais). Le bâtiment
fermera définitivement en 1954.
Après cette visite chargée en informations et en émotions, place à la
détente pour Emma. Nous reprenons le ferry jusqu'à Battery Park...
...puis le métro jusqu’à Coney Island. L’idée m’est venue grâce au « NY Explorer Pass » qui propose dans sa liste d’attractions, un accès illimité à 24 manèges du Luna Park. Autant dire que c’est super maxi ultra rentable !!! Emma va pouvoir s’en donner à cœur joie, je finirai même par craindre qu’une overdose de sensations fortes lui retourne l’estomac !!!
...puis le métro jusqu’à Coney Island. L’idée m’est venue grâce au « NY Explorer Pass » qui propose dans sa liste d’attractions, un accès illimité à 24 manèges du Luna Park. Autant dire que c’est super maxi ultra rentable !!! Emma va pouvoir s’en donner à cœur joie, je finirai même par craindre qu’une overdose de sensations fortes lui retourne l’estomac !!!
Coney Island a un air de petite station balnéaire un peu désuète qui
lui donne un charme fou. Contrairement à Manhattan l’hyper active, le
temps semble s’être arrêté dans ce petit bout de New-York situé à
l’extrême Sud de Brooklyn.
La péninsule a connu ses heures de gloire au début du XXè siècles entre la plage et la fête foraine, le site était très prisé mais à la fin de la seconde guerre mondiale les manèges ont fermé, parallèlement au développement d’autres loisirs dans le pays. Une campagne de revitalisation du quartier a été menée et le nouveau Luna Park a réouvert ses portes en 2010, conservant certaines vieilles attractions mythiques comme The Wonder Wheel (grande roue de 1920) ou The Cyclone (montagnes russes de 1927).
On y reconnaît des décors aperçus dans de nombreux films américains…
Certainement davantage prisée en été, la promenade en bois qui longe
la plage est paisible, bordée par de nombreux marchands de glace et
hot-dogs.
La plage s’étend à perte de vue sur plusieurs kilomètres et sur les avancées qui surplombent l’océan on peut observer les prises des pêcheurs.
On reprend la ligne aérienne en direction de notre hôtel pour environ
¾ d’heure de trajet après cette journée encore une fois bien
remplie !
Dimanche 28 avril 2019 :
C’est le jour du Seigneur ! Passer un dimanche à New-York est
bien sûr l’occasion de goûter à la ferveur d’une célébration
religieuse dans la communauté catholique afro-américaine de Harlem.
Avant d’assister à l’office, nous traversons le cœur du plus grand
quartier de Manhattan fondé au XVIIè siècle par les Hollandais et
appelé alors « Haarlem » du nom d’une petite ville près
d’Amsterdam. Jusqu’au début du XIXè siècle, il s’agissait d’une zone
rurale où plusieurs importantes familles possédaient de grands
domaines agricoles. Ces derniers furent ensuite abandonnés et le
quartier en déclin vit l’arrivée d’Irlandais pauvres.
Le rattachement d’Harlem à NYC et la construction du métro aérien en 1880 furent suivis d’une urbanisation rapide. Les promoteurs désireux d’y attirer la bourgeoisie new-yorkaise firent notamment construire de belles demeures, les fameuses « brownstone ». De nombreux nouveaux logements du quartier ne trouvèrent cependant pas preneurs entraînant une chute des prix de l’immobilier et l’installation de migrants européens (principalement des juifs d’Europe de l’Est) correspondant à un début de paupérisation du quartier.
L’arrivée de la communauté noire au début du XXème siècle a été favorisée par la baisse du coût des loyers et la dégradation de leurs conditions de vie dans le reste de la ville où elle était victime du racisme. En leur permettant un accès au logement à moindre coût, le promoteur Payton accéléra l’installation de familles noires à Harlem ce qui suscita parallèlement le départ de la bourgeoisie blanche.
Le quartier connu son apogée dans les années 20 avec l’arrivée
d’artistes et intellectuels afro-américains qui vont conduire à
l’émergence d’un mouvement de renouveau : « La Renaissance
de Harlem ». De la littérature à la musique en passant par la
photographie ou la peinture, on assiste alors à une profusion de
créations artistiques. Duke Ellington ou Louis Armstrong font partie
des grands noms de l’époque, Harlem est alors le berceau du jazz et
ses hauts-lieux comme le Cotton club ou l’Apollo Theater attirent leur
public dans des « nuits folles ».
Pendant les années 20 de Prohibition, Harlem abritait des établissements de vente et consommation d’alcool (« Speakeasies ») et hébergeait des contrebandiers (« Bootleggers »). De nombreux bars et clubs réservés aux Blancs étaient contrôlés par la mafia juive et italienne, alors que les gangs afro-américains se concentraient sur le jeu clandestin.
La situation du quartier commença à se dégrader suite à la crise économique de 1929. Dès les années 30-40 Harlem est en proie à de graves difficultés économiques, sociales et sanitaires (chômage, crise du logement,…). C’est aussi à l’époque de la Grande Dépression qu’apparurent les premières émeutes et le développement du militantisme noir s’opposant à la ségrégation raciale.
Au lendemain de la 2nde guerre mondiale, Harlem devient un ghetto où règnent la violence, le trafic de drogue, la pauvreté, l’insalubrité,…etc. Dans les années 60, ceux qui le peuvent, fuient le quartier délabré et ses problèmes d’insécurité dans une misère sociale croissante. Les familles qui restent sont les plus pauvres et les moins instruites.
Il faudra attendre la fin du XXème siècle pour que s’amorce un véritable changement à travers la « gentrification » (« embourgeoisement ») de Harlem grâce à de grands travaux de réhabilitation du quartier attirant des investisseurs, l’implantation de grandes enseignes commerciales et générant la création d’emplois. A cela s’ajouta la lutte contre la criminalité ou encore la rénovation des « brownstones » comme celles-ci. Ce fut ainsi la seconde Renaissance de Harlem.
Après cette visite du centre de Harlem, le choix de l’église pour en découvrir son âme ne fut pas une mince affaire. Entre celles trop connues dans lesquelles il y a davantage de touristes que de locaux et celles, plus discrètes, où il n’y a pas assez de place pour nous accueillir, nous avons finalement eu la chance de pouvoir assister à l’office de « Covent Avenue Baptist Church ».
Nous sommes entourées par d’adorables membres de la communauté locale qui nous incitent à participer avec eux à la célébration, partageant textes et chants que l’on tente vainement de suivre !
On se laisse plutôt porter par l’ambiance très rythmée de la chorale.
Les rangées s’animent et dansent, avant le sermon long de plusieurs
heures. Nous ne comprenons pas exactement sa teneur mais ressentons
l’incroyable ferveur qui fait vibrer les fidèles. C’est un moment
d’une rare intensité qui restera gravé dans notre mémoire.
Après ces émotions, nous reprenons le métro en direction de Central Park, non loin d’ici. On profite à nouveau de notre Pass pour louer des vélos, toujours chez Unlimited Biking, au Nord du parc. C’est la meilleure option pour le parcourir s’il on ne dispose que de quelques heures, tant les distances y sont grandes : 4km de long sur 800m de large.
Il a fallu 20 000 ouvriers et 16 années de travail débutées en
1857 pour transformer cet ancien terrain vague en parc de 340ha.
Faisant l’angle de central Park North et de la 5th avenue, « le lac Harlem Meer » est notre 1er point de passage. Il héberge 50 000 poissons que l’on peut pêcher à condition de leur rendre ensuite leur liberté.
Non loin, on découvre le « Conservatory Garden », jardin de style anglais d’un côté et français de l’autre avec une fontaine au milieu.
On en profite pour faire une petite partie de « Géocaching »
en déposant un « travel bug » trouvé dans notre cache de la
Grande Motte.
Pause hot-dog puis nus longeons le « Réservoir ». La boucle
de 2.5km qui entoure la réserve d’eau est un haut-lieu du footing
rendu célèbre par Dustin Hoffman dans « Marathon Man ».
Traversée du pont le plus long du parc et le plus romantique : « Bow Bridge » dont la structure est en fer forgé et les décorations de style antique grecque.
Le pont enjambe The Lake où se reflètent les silhouettes des buildings de Midtown et de l’Upper West Side.
Nous quittons le parc par une sortie au Sud et partons à la recherche de l’agence de location pour rendre nos vélos. Contrairement aux autres situées à l’écart de l’agitation de la ville, celle-ci est visiblement dans une zone très fréquentée et on se retrouve à pédaler entre les bus et les taxis de la 5ème avenue ! Personne n’est en mesure de nous guider correctement jusqu’à ce qu’un gentil monsieur nous accompagne avec son GPS, jusqu’à l’agence bien cachée au pied d’un gratte-ciel de la 56e rue !
J’ai sélectionné « Greenwich village » pour finir la
journée. Cette ancienne zone marécageuse a été défrichée par les
colons hollandais au XXVIIème siècle qui en ont fait une zone de
pâturage avant d’être chassés par les Anglais. Ces derniers occupèrent
le hameau qui s’est alors développé indépendamment de Manhattan. C’est
ce qui explique que les rues du quartier ne suivent pas le tracé
rectiligne du reste de New-York et que son architecture est plus basse
avec des maisons à l’anglaise plutôt que des buildings.
Sa situation à l’écart de la ville a attiré nombre de New-Yorkais venus s’y réfugier lors de l’épidémie de fièvre jaune de 1822, notamment d’éminents artistes faisant du secteur un lieu animé et cultivé. Le quartier restera ainsi un bastion de l’expression artistique et du mode de vie bohème. Grennwich village a ainsi toujours été une enclave avant-gardiste, berceau de nombreux courants anti-conformistes comme les hippies ou le mouvement de libération gay.
Sa situation à l’écart de la ville a attiré nombre de New-Yorkais venus s’y réfugier lors de l’épidémie de fièvre jaune de 1822, notamment d’éminents artistes faisant du secteur un lieu animé et cultivé. Le quartier restera ainsi un bastion de l’expression artistique et du mode de vie bohème. Grennwich village a ainsi toujours été une enclave avant-gardiste, berceau de nombreux courants anti-conformistes comme les hippies ou le mouvement de libération gay.
Nous avons peu de temps pour découvrir le quartier où il doit faire
bon flâner, on se dirige donc vers quelques-uns de ses principaux
points d’intérêt :
« De Forest House », maison d’un entrepreneur passionné
d’art oriental indien dont la façade est entièrement sculpté dans du
teck.
« Patching Place » : impasse bordée de maison du XIXème siècle où l’on peut voir le dernier réverbère à gaz de NY (désormais équipé d’une ampoule !).
« Patching Place » : impasse bordée de maison du XIXème siècle où l’on peut voir le dernier réverbère à gaz de NY (désormais équipé d’une ampoule !).
« The First Presbyterian Church » et « The Church
of Anscension » toutes deux de style néogothique en grès rouge.
« Washington Square Arch » : sur la 5ème
avenue, arc de triomphe de style Beaux-Arts en marbre blanc,
inspiré de ceux de Rome et Paris, érigé en 1892 (centenaire de
l’accession à la présidence de G. Washington)
« Washington square » : siège de la prestigieuse université NYU et son parc auparavant lieu d’exécution capitale puis de fosse commune.
Nous dînons chez « Bareburger », une chaîne de burgers
gourmets et finissons notre balade dans la nuit jusqu’au métro en
passant par :
Le n°75 ½ de Bedford Street : la maison la plus étroite de
New-York bâtie à l’emplacement d’un ancien passage de 2.90m de
large !
A l’angle de Grove Street et Bedford Street, en tant que fan de la
série, passage obligatoire devant l’immeuble de « Friends »
au-dessus d’un resto qui aurait dû plutôt s’appeler « Central
Perk » !
Une fois rentrées à l’hôtel, on profite une dernière fois de
l’incroyable vue nocturne depuis la terrasse du sommet…
Déjà le dernier jour de notre escapade New-Yorkaise. Nous avions réservé en début de séjour la visite très prisée de Top of the Rock, également incluse dans le NY Pass. Par chance, la météo du jour est très favorable et elle nous dévoilera une superbe visibilité au sommet du GE Building. C’est l’observatoire du Rockfeller Center culminant à 259m au cœur de Midtown. On y accède par un ascenseur au plafond vitré qui permet une montée assez spectaculaire jusqu’aux trois terrasses situées aux 67e, 69e et 70e étages.
La vue qui embrasse ici tout Manhattan laisse admirer l’Empire State
Building où nous étions jeudi soir.
Le panorama sur Central Park est incroyable, il permet de saisir l’ampleur du poumon vert de la ville.
Le Rockfeller Center abrite aussi les mythiques studios de la NBC. C’est ici que sont tournées de célèbres émissions américaines comme « Saturday night live » ou « The today show ».
A quelques pas de là sur la 5ème avenue, la cathédrale St Patrick se
dresse majestueusement entre les tours de verre. Construire entre 1858
et 1878 en style néo-gotique, elle est la plus grande des Etats-Unis,
ses deux flèches s'élevant à 100 mètres au-dessus de sa façade de
marbre blanc.
Retour dans le quartier de notre hôtel : Chelsea, que nous allons traverser à pied pour rejoindre la « High line ». Chelsea et ses façades en briques rouges était auparavant un important centre de négoce du commerce de détail. Les anciens entrepôts ont été reconvertis en galeries d’art et restaurants branchés. Le quartier s’étend de la 14e à la 29e rue entre la 5th avenue et la rivière Hudson. On traverse un secteur résidentiel assez calme qui nous conduit donc jusqu’à la High Line.
Retour dans le quartier de notre hôtel : Chelsea, que nous allons traverser à pied pour rejoindre la « High line ». Chelsea et ses façades en briques rouges était auparavant un important centre de négoce du commerce de détail. Les anciens entrepôts ont été reconvertis en galeries d’art et restaurants branchés. Le quartier s’étend de la 14e à la 29e rue entre la 5th avenue et la rivière Hudson. On traverse un secteur résidentiel assez calme qui nous conduit donc jusqu’à la High Line.
Ce parc suspendu de 2,3km de long suit le tracé de l’ancienne voie ferrée construite en 1930 pour desservir directement les entrepôts du secteur en marchandises. « Meatpacking district » (quartier des abattoirs au sud de Chelsea) était en effet complètement saturé au début XXème siècle rendant nécessaire la construction de cette ligne de fret à 10 mètres du sol.
Mais à partir des années 60, le transport ferroviaire commença à
décliner au profit de l’approvisionnement par camions. Le dernier
train circula en 1980 puis la voie ferrée fut laissée à l’abandon et
envahie par la végétation. Vouée à la destruction elle a finalement
été sauvegardée grâce à une association de riverains (inspirée par la
coulée verte parisienne) qui fut entendue par le Maire de l’époque,
Mickaël Bloomberg. La réhabilitation de la ligne transformée en parc
urbain a ainsi été réalisée en 3 tronçons inaugurés de 2009 à 2014.
Cette balade suspendue permet de sillonner le secteur entre les buildings dans une ambiance bucolique, au-dessus de l’agitation de la ville.
Le choix des plantes s’est appuyé sur les espèces végétales
naturellement présente alors que la voie était désaffectée, la
majorité d’entre elles est originaire d’Amérique du Nord.
Les éléments datant de 1930 ont été conservés, notamment les anciens
rails… Artistes et militants s’expriment au grès de certaines façades…
Mais c’est surtout une incroyable balade architecturale dès qu’on lève
les yeux…
La High Line se termine au Nord dans le nouveau quartier de d’Hudson Yards qui est en train d’émerger au-dessus des voies ferrées de Penn Station. Sa principale attraction est The Vessel (traduction : « Le Navire ») tout juste inauguré le mois dernier, le 15 mars 2019 ! Véritable œuvre d’art ayant vocation à servir d’observatoire, elle est constituée d’un enchevêtrement de 154 escaliers et de 2500 marches qui s’élève à un peu plus de 45 mètres de haut.
Nous revenons sur nos pas et pendant qu’Emma se pose aux côtés d’autres badauds sur une des estrades en bois qui jalonnent le parcours, je continue jusqu’aux marches du théâtre urbain qui, derrière ses baies vitrées, surplombe la 10ème avenue.
Sur le chemin du retour vers l’hôtel, nous profitons des scènes de
« street art » qui décorent les murs du quartier.
Pour finir dans une ambiance tout aussi le colorée au milieu du marché aux fleurs qui anime notre 28ème rue (surnommée « Flower district »).
Pour finir dans une ambiance tout aussi le colorée au milieu du marché aux fleurs qui anime notre 28ème rue (surnommée « Flower district »).
L’heure est donc venue de récupérer nos valises pour rejoindre la gare. Pennsylvania station est relativement proche à pied et ce petit trajet est l’occasion de s’imprégner encore un instant de l’effervescence de la ville avant de prendre le NJ transit train en direction du new-Jersey.
Après une petite demi-heure de transport, un « Air Train » automatique relie en 5min Newark airport station aux terminaux de l’aéroport. Mon petit lapin Duracel n'a plus de batterie, le moment est venu de rentrer en France !
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